L’Antre Corycien

Cette formation géologique avec ses plaques en calcaire et en schiste allant dans des directions opposées pourrait être la raison que Delphes soit parsemé de petites grottes et cavernes. La plus importante en est l’antre Corycien qui date au Pléistocène et se trouve à 11 kilomètres de Delphes. Il se trouve à une altitude de 1.360 mètres et il est entouré d’une forêt de sapins. Pausanias a décrit que lors de l’Antiquité un sentier serpentant menait vers cette caverne. Cet endroit a révélé des traces d’habitation et de culte qui remontent à la période néolithique. L’antre Corycien était dédié au Pan et aux Nymphes Coryciennes. Selon le mythe, Apollon pourrait avoir séduit la nymphe corycienne à cet endroit précis.
Apollodore mentionne également que cette nymphe a donné naissance à son fils Lykoros dans cette caverne. Selon d’autres théories, le nom de l’antre provient des stalactites qui se trouvent à son intérieur et qui ressemblent à des cuirs (coryces). La caverne se compose de deux salles principales et elle se poursuit dans une grande profondeur à travers un tunnel étroit. La première chambre a une hauteur de 50 mètres et des dimensions d’environ 90 x 60. Elle est remplie plein de stalactites avec quelques complexes de stalagmites tout autour. Un d’entre eux, avec une superficie assez étendue, s’appelle Trapeza et l’on considère que les pèlerins tout au long de l’Antiquité laissaient leurs offrandes ici.
La recherche archéologique de la caverne, qui s’est achevée en 1970-71 par Pierre Amandry, a rapporté des milliers de trouvailles, surtout des objets de céramique, mais aussi plus de 25.000 de jarrets d’animaux, probablement liés à une activité divinatoire. Durant l’invasion perse de 480 av. J.-C., les habitants de Delphes se sont refugiés dans l’antre, car l’entrée petite et pas du tout remarquable pourrait facilement échapper l’attention des envahisseurs.

Texte -Traduction: Dr. Aphrodite Kamara, Historienne