Agia Euthymia

Le village moderne de Agia Euthymia (St. Euthymie) est identifié par la plupart des chercheurs avec la cité Myonia ou Myania, des Locriens Ozoles, à cause des inscriptions, des vestiges archéologiques ainsi que des sources littéraires.
Pausanias a visité la cité dans le IIe siècle et dans sa « description de Phocis » il se réfère aux sanctuaires de la ville, aux cultes locaux ainsi qu’aux rites cultuels de ses habitants. Dans la cité il y avait un bosquet où se trouvait l'autel des Dieux Meilichiens, les dieux de la pègre, ainsi qu’une enceinte sacrée de Poséidon, qui était adoré principalement en tant que dieu de fertilité et des sources qui jaillissent du sein de la terre. Pausanias parle aussi de l'ex-voto des Myaniens à Zeus d'Olympie, qu'il avait vu dans le Trésor des Sicyoniens pendant sa visite en Olympie, se composant d'un bouclier peint et revêtu de cuivre, d’un casque et des jambières.
L'histoire de la cité s’émerge des vestiges préservés jusqu'à nos jours, parfois éloquents, parfois énigmatiques, soit des vestiges qui se révèlent petit à petit à travers les fouilles et les études archéologiques de surface.
Au nord-est du village, au site appelé Ekatrahi, s'est préservée l'acropole fortifiée, qui constituait le centre de son système de fortification et qui représente son monument le plus distinctif. L'enceinte de fortification couvre une surface d'environ 300x250 mètres. Il a été bâti dans le IVe siècle av. J.-C., en maçonnerie pseudo-isodome et a été renforcé par la construction d'onze tours de fortification. On peut suivre la route de la muraille à travers ses parties bien-préservées dans le village moderne. Dans la région du cimetière il y a encore une tour double, préservée à une hauteur considérable, indiquant l'existence d'une porte. Plusieurs tours de guet avaient été construites autour de l'habitat fortifié pour des raisons de sécurité de la région tout entière. 
Quelques aspects de l'histoire de Myonia sont illuminés par les trouvailles funéraires, les stèles funéraires et les inscriptions qui attestent l'évolution de la cité.
En 1899, pendant la construction d'une rue dans Agia Euthymia, on a découvert un trésor numismatique, qui contenait des statères des Amphictyons, pièces de monnaie issues par l'Amphictyonie Delphique en 336-334 av. J.-C.
Ainsi, en 1928, pendant la construction de la route nationale entre Amfissa et Naupacte, on a découvert un tombeau du VIe siècle av. J.-C., contenant la sépulture d'un guerrier en armure complète, comprenant un casque, une javeline, des pointes de lance et des épées de fer.


Texte: Anthoula Tsaroucha, Archéologue
Traduction: Dr. Aphrodite Kamara, Historienne